La protection des plages et des oiseaux nicheurs avec Bretagne vivante

Publié le 15/03/2024
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Les plages sont d'abord des écosystèmes avec une flore et une faune grouillantes, un milieu plein de contraintes pour le vivant, qu'il faut protéger. C'est l'une des missions de Bretagne vivante qui nous rappelle au passage les bons comportements humains à adopter en bord de mer. 

Le site internet de Bretagne vivante 

Nous humains considérons surtout la plage comme un simple terrain de jeux et de loisirs, au mieux comme un espace de ressources... Il s’agit pourtant d’abord et surtout d’un milieu naturel, avec une flore et une faune sauvage, des milliards d’autres êtres vivants (qu’on ne voit pas forcément à l’œil nu) Du fait des contraintes fortes liées à la salinité, à la présence régulière de l'eau du fait des marées, au vent et à l'absence d'ombre, cet écosystème vit en équilibre fragile. 

Sur la dune, les plantes (Panicot, chou marin, Christe marine, oyats...), dont certaines sont protégées assurent un rôle nourricier mais aussi de maintien de la structure du sable et donc de barrage contre l'érosion et le recul du trait de côte. Des oiseaux viennent aussi nicher, comme les linottes

Attention aux nids des gravelots en haut des plages de mars à juillet

D'autres oiseaux nichent au sol, mais sur le sable en haut de plage. C'est le cas du Grand gravelot, de l’Huîtrier-pie, des sternes, sur les îles. Et les Gravelots à collier interrompu sont quant à eux présents aussi sur le littoral continental finistérien. Ces oiseaux investissent nos plages pour se reproduire entre la mi-mars et la fin juillet. Comme ils pondent à même le sol, dans une petite cuvette creusée par les mâles, des œufs couleur sable, leurs pontes sont très vulnérables. On peut marcher dessus accidentellement si on n'y prend pas garde. Bretagne vivante mène depuis plusieurs saisons des actions contre les prédateurs naturels des Gravelots à collier interrompu en apposant au-dessus des nids, des cages qui empêcheront l'accès des  oiseaux marins, corvidés, Faucons pèlerins et renards friands d'œufs. Cette action semble porter ses fruits car les effectifs des Gravelots à collier interrompu ont enregistré des records en 2023 : 25 couples de plus qu'en 2022 (250 pour l'ensemble de la Bretagne), 191 pontes qui ont donné des poussins (contre 60 à 70 habituellement), un jeune viable jusqu'à l'envol par couple (un tel taux n'avait pas encore été atteint depuis le début des mesures). Malheureusement, on a aussi compté 12 destructions volontaires de nid, un record également. 

Entre le haut de plage et l'océan, la laisse de mer est un élément crucial de cet écosystème. Faite de résidus organiques naturels laissés par les flots : cadavres d’animaux, algues arrachées, coquillages, et aussi des déchets issus des activités humaines (morceaux de plastiques surtout), la laisse de mer est surtout un milieu protecteur et nourricier, toujours un peu humide sert d'abri pour la micro faune, les invertébrés comme les talitres ou « puces de mer » et qui devient donc un garde-manger pour d'autres animaux, notamment les oiseaux marins.  Enlever la laisse de mer, surtout avec de gros engins, perturbe donc le milieu biologique de la plage. 

Le problème des humains et des chiens (en liberté) sur la plage

Nos activités sont parfois délétères pour ce milieu ; on s’amuse et on oublie que les végétaux et les animaux sauvages de leur côté essaient surtout de survivre… On pratique massivement la pêche à pied et on épuise la ressource petit à petit. On piétine les herbiers de zoostères (qui ressemblent à des herbes couchées sur le sable à marée basse) et on détruit la biodiversité qu'elles abritent. 
Laisser courir son enfant ou son chien pour faire s'envoler un groupe d'oiseau peut sembler amusant mais c'est surtout une dépense d'énergie inutile pour les oiseaux concernés. Les déjections iront aussi nourrir les plantes du littoral, juste selon leurs besoins (modestes). L’équilibre de cette chaine alimentaire est subtil, les activités humaines – notamment les déjections de chiens – perturbent cet équilibre aussi. 

Savoir profiter de la plage sans nuire au milieu

Voilà pourquoi il faut encore et toujours rappeler que profiter de la plage sans (trop) nuire à ce milieu implique quelques gestes :

  • Ne pas amener son chien sur une plage quand c’est interdit entre le 1er avril et le 30 septembre (ce n’est pas le cas de toutes les plages)
  • En période autorisée, ramasser les déjections de son chien, le tenir en laisse, ne pas le laisser courir après les oiseaux
  • Ne pas traverser soi-même un groupe d’oiseau (le contourner)
  • Au printemps et en été, marcher de préférence à marée basse quand il y a plus de place, et au printemps, éviter le haut de la plage et en particulier si on croise un oiseau qui parait blessé
  • Dans les dunes, marcher sur les chemins balisés
  • Ramener ses déchets après un pique-nique ou une partie de plage
  • Pour les opérations de nettoyage de plage, privilégier la saison froide (automne/hiver)
  • En pêche à pied, respecter les quotas et la taille des coquillages, remettre en place les cailloux qu'on soulève, ne pas piétiner les herbiers de zoostère

Pour en savoir plus sur les actions de Bretagne vivante en faveur du Gravelot à collier interrompu