Ciné-bouffe : Princesse Mononoké accompagnée de soupe Okayu
Publié le 26/11/2024Ciné-bouffe, Silence ça touille, la chronique cinéma et cuisine de Christophe Casazza présente trois nouveaux films d'animation de cette fin 2024 et nous invite à revoir Princesse Mononoké d'Hayao Miyazaki en sirotant une soupe Okayu.
Au menu, une spéciale films d’animations.
En entrée, Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau » de Gints Zilbalodis ; Flow est un félin, un héros à moustache, un personnage attachant à souhait. Il nous entraîne dans une aventure aquatique digne des plus grands explorateurs... à quatre pattes ! On se prend d'affection pour lui dès les premières minutes et on le suit avec passion dans toutes ses aventures. L'animation est à tomber par terre et chaque plan est une petite merveille ! Les couleurs sont chatoyantes, les décors époustouflants... Il y a tant d'énergie qui se dégage du film qu’on dirait un Miyazaki sous amphétamines. Bref, Flow c’est une véritable bouffée d'air frais dans le paysage de l'animation ! On a envie de plonger tête la première dans l'écran, en miaulant de plaisir !
En plat de résistance, je vous propose La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius qui a troqué sa caméra pour un crayon, et le résultat est aussi surprenant que touchant. Le réalisateur de The Artist nous offre un conte d'hiver aussi doux qu'une couverture polaire... ! On saluera la beauté de l'animation, qui transforme un récit de la Shoah en une fable onirique, en un conte des frères Grimm revisité par Tim Burton, mais en moins gothique. Les personnages, eux, sont aussi attachants qu'une tasse de chocolat chaud par une journée de grand froid. Le couple de bûcherons, malgré les épreuves, incarne une résilience à toute épreuve. On aurait presque envie d'adopter le petit paquet tombé du train... et de lui offrir une bonne soupe. En bref, La plus précieuse des marchandises est un film qui réchauffe le cœur en ces temps difficiles. Alors, enfilez vos moufles, prenez votre boisson chaude préférée et laissez-vous emporter par cette histoire aussi belle que bouleversante. Mais attention, sortez vos mouchoirs !"
Au dessert, ce sera Mirai, ma petite sœur, un voyage dans le temps qui vous fera péter un câble (de joie !). C’est un bijou d'animation réalisé par Mamoru Hosoda, le génie derrière Les enfants loups. C’est le genre de film qui vous fait voir la vie en rose... ou plutôt en bleu, vert et jaune, les couleurs chatoyantes du film ! On y suit les aventures de Kun, un petit garçon qui voit son monde bouleversé par l'arrivée de sa petite sœur, Mirai. Entre jalousie et tendresse, Kun va vivre une aventure rocambolesque à travers le temps, croisant ses ancêtres aussi loufoques les uns que les autres. C’est loufoque et décalé, et on rit devant les gags visuels et les répliques cinglantes des personnages. L'animation est tout simplement sublime. Chaque image est un tableau, chaque mouvement une poésie, c’est une sorte de rêve éveillé qui fait du bien. Le film est projeté au Katorza à Quimper le mercredi 11 décembre 2024 à 14 h dans le cadre du Ciné Philo. La Projection est suivie d'un échange avec David Poulain, professeur de philosophie, d'humanité et de cinéma.
Princesse Mononoké pour la séquence ciné-bouffe
Pour la séquence Ciné-bouffe je vous propose une virée dans les studios Ghibli, pour déguster l’un des classiques des films d’animations japonais : Princesse Mononoké. Cela ne regarde que moi, mais s’il y a une chose qui fait rêver dans les films de Miyazaki, ce sont les nombreuses scènes culinaires. Et, franchement, leur réalisme vous fait saliver.
J’ai choisi une scène de Princesse Mononoké : un film d'animation où les animaux parlent, les dieux font des caprices et où les humains se prennent pour le centre du monde. Un cocktail détonnant qui vous fera rire, pleurer et réfléchir sur notre place dans la nature.
Le pitch : Ashitaka, le héros du film, se retrouve au milieu d'une guerre des clans pas comme les autres. Des dieux en colère, des forêts qui brûlent, des combats épiques... et une princesse San, dite Mononoké, au caractère pas facile à gérer. Un vrai bordel !
Au cours de son périple, Ashitaka rencontre Jiko, un moine errant, avec qui il partage une bonne petite soupe Okayu.
Jiko (préparant l’Okayu) : Tu dis que tu es victime d’un maléfice. C’est ce monde qui est maléfique !
Ashitaka (l’âme sombre) : J’ai eu tort de livrer bataille dans ce village. Deux hommes sont morts par ma faute.
Jiko (servant la soupe) : C’étaient des bandits. Si tu ne les avais pas tué, c’est moi qui l’aurais fait. Passe moi ton bol, il faut manger. On meurt tous un jour petit, qu’on soit mendiant ou empereur...Oh ! Quel bol raffiné. Tu es plein de surprises mon garçon...comme cet élan rouge que tu chevauches, et ses flèches en silex que tu as dans ton carquois. Ça me fait penser à cette ancienne tribu dont parlent les livres. Les Hémichis que l’empereur a massacré jusqu’au dernier...enfin, c’est ce qu’on dit. N’ai pas peur, je ne dévoilerais ton secret à personne… j’ai d’autres tigres à fouetter, et s’il sont plus gros que toi, allez, mange ce riz...après tout, c’est toi qui l’a payé.
La recette de la soupe Okayu
La soupe Okayu est une soupe de riz assaisonnée de miso. Ce plat, qui aurait des vertus curatives, est souvent servi aux malades ou aux enfants.
Pour 2 personnes
Faites bouillir 1 l d'eau dans une casserole. Dans le même temps, faites chauffer une poêle et faites-y cuire une omelette avec un œuf. Après 2 à 3 minutes à feu vif, retirez-la de la poêle et coupez-la en tranches.
Lorsque l'eau commence à bouillir, ajoutez un bouillon cube de poulet, deux cuillères à café de fécule de maïs pré-diluée, trois œufs battus et une cuillère à soupe de pâte de soja, bien émietté pour qu'elle fonde efficacement. la pâte de soja peut être remplacée par de la sauce soja, mais la sauce soja peut contenir du gluten.
Dans une autre casserole, faites cuire 60 g de riz pendant 15 minutes. Lorsqu'il est prêt, versez-le dans la soupe et laissez mijoter un petit moment jusqu'à ce qu'une sorte de bouillie se forme.
Versez le bouillon dans un bol. Ajoutez l'omelette coupée en rondelles et garnissez avec 1 à 3 tiges de coriandre, une pincée de poivre, une pincée d'oignon frit. Pour lui donner plus de saveur, on peut ajouter des œufs de saumon ou des prunes séchées appelées umeboshi, ou encore de la ciboulette comme dans le film.
Plusieurs livres de recettes sont dédiés aux films des studios Ghibli, et ils donnent vraiment envie de passer au piano. Quant aux films, on peut tous les revoir sur Netflix.