Ciné-bouffe : on mange au cinéma avec Christophe Casazza

Publié le 26/09/2024
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Ciné-bouffe la chronique cinéma et cuisine de Christophe Casazza, créateur du festival Silence ça touille de Locronan. Dans Lem le mardi, il nous raconte une scène de film dans laquelle il est question de nourriture et il termine par une recette.

Dans cette première chronique du mardi 24 septembre 2024, une scène du film Les barbares de Julie Delpy. Dans cette comédie, le village de Paimpont s'efforce d'accueillir au mieux une famille de réfugiés syriens (alors que des Ukrainiens étaient attendus). 

Il faut compter avec les différences culturelles et dans la scène à table, on est à la crêperie ; la famille syrienne se voit servir des crêpes complètes sans porc donc au jambon de dinde... le verdict de dégustation est sans appel : c'est mou et gras ! 

Les crêpes sont un mets répandu dans le monde entier, avec des variantes bien sûr ! 
Voici la version syrienne : 

La recette des crêpes syriennes (avec garniture)

La cuisine syrienne, c’est une cuisine très variée faite d’aromates et d’épices. Tout au long de son histoire, elle s’est nourrie d’influences ottomanes, arméniennes et méditerranéennes. perses, turques et libanaises. Parmi les classiques on retrouve la tradition du mezzé qui consiste à servir, avant le plat principal, un assortiment de plats chauds, ou froids, et des plats comme le shawarma, le kebab, le hommos, et le fattoush, qui est une salade d’une fraîcheur incroyable, et légèrement acidulée. Côté desserts, on trouve le baklava, et la confiture de rose que l’on retrouve à toutes les sauces. En guise de boisson, les syriens apprécient beaucoup le maté, l’ayran et le lait caillé qui est un peu notre lait ribot.

Pour un délicieux voyage des sens, à quatre, je vous propose une galette syrienne, accompagnée d’une salade fattoush. C’est à mettre en bouche pour un apéro breton en version intégration joyeuse.

Pour la pâte à crêpes, on mélange 2 verres de farine, 2 verres de lait, 1 sachet de levure chimique, 1 c à c d'eau de fleur d'oranger.
Pour la cuisson, on fait cuire la crêpe que d'un seul côté, en couvrant la poêle. 

La garniture syrienne

Dans une sauteuse, on incorpore 1 c à s de beurre (de préférence clarifié) ou d’huile d’olive, on y fait revenir, dans l’ordre, 1 oignon émincé, 300 g de viande hachée, 1/2 c.c de poivre syrien ou poivre d’Alep. C’est un mélange d’épices que vous pouvez faire vous-même et qui est composé de : cannelle, cardamome, clou de girofle, gingembre, noix de muscade, poivre blanc, poivre noir. Dès que la préparation est cuite, on ajoute une poignée de pignons de pin, une poignée de persil haché, du sel, et on remplit la galette avec. 

Le Fattoush

Pour faire le Fattoush vous émincez et vous mélangez dans un saladier : 1 cœur de laitue, 1 concombre, 1 grosse tomate, 1 petit oignon de Roscoff, 1 poivron jaune, quelques radis, des feuilles de persil frisé, des feuilles de menthe fraîche, des grains de grenade. 

Vous ajoutez une vinaigrette composée de 3 c. à soupe d’huile d’olive, 1 c. à soupe de jus de citron, 1 c. à soupe de vinaigre, 1 c. à thé de sirop d’agave, 1/2 c. à c de sel, 1/4 c. à soupe de sumac, une épice qui va apporter une saveur acidulée agréable grâce à ses notes citronnées et vinaigrées.

Si on veut être raccord, on ajoute des morceaux de pain (pita c’est plus traditionnel) rassis auxquels on donne une délicieuse deuxième vie en les faisant frire. 

Et on se régale en regardant Les barbares quand il va passer à la télé, si on n'a pas eu l’occasion d’aller le voir au cinéma, ce qui serait bien dommage ! 

Ce que Christophe a pensé du film Les Barbares

Julie Delpy nous sert une comédie rafraîchissante, ou l’on traite du racisme et de la xénophobie. Un sujet délicat qui heureusement est composé d’un bon dosage entre humour mordant dosé de gravité, saupoudrés de ce qu’il faut de légèreté et bons sentiments.

Le tout servi par un excellent casting et un jeu d’acteurs qui est un vrai régal. Les dialogues sont délicieux, et avec cette photo assez juste de la société actuelle, tiraillée entre réflexes de repli et élans de solidarité, on passe un très bon moment.

La réalisatrice prouve encore une fois qu'il est possible de traiter d'un sujet sensible, sans pour autant nous gaver d’indigestes clichés. Sans vouloir spoiler le film, on finit même avec une happy end, émouvante.

Bon appétit ! 

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