Le concours des prairies fleuries

Publié le 13/06/2024
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L'association Bretagne vivante participe chaque année au jury du concours des prairies fleuries, des milieux dont les intérêts écologiques et agronomiques sont multiples. 

Le site internet de Bretagne vivante

Le concours des prairies et parcours sur le site internet du Concours général agricole

Depuis 20214, au sein du concours des pratiques agroécologiques organisé par le ministère de l'Agriculture, les exploitations peuvent participer au concours des prairies et parcours. Chaque année dans le Finistère, sous l'égide du Parc naturel régional d'Armorique, une dizaine de candidatures sont examinées et l'exploitation lauréate est finaliste au Salon de l'agriculture. Le jury est présidé par le lauréat ou la lauréate de l'édition précédente ; il se compose d'experts en agronomie et naturalistes comme Luc Guihard de Bretagne vivante. 

En 2022 c'est un faouiste, Styven Thomas qui a remporté le concours national en catégorie Pâturage prioritaire (et secondairement fauche).

La prairie indissociable de l'élevage

L'idée est de mettre en valeur des pratiques agricoles vertueuses sur le plan environnemental, mais aussi un patrimoine agroécologique. Les prairies permanentes sont des prairies qui ne sont pas semées, existent depuis des années et restent comme telles d'une année sur l'autre (elles ne sont donc jamais cultivées) ; elles sont aussi utilisées pour l'activité agricole, donc forcément l'élevage, soit en pâture directe du bétail, soit en fauchage pour le fourrage (ou les deux). En effet, la pâture entretient les prairies : les animaux broutent, piétinent, défèquent, et par leur présence, empêchent le milieu de se transformer en friche, voire en forêt ; la fauche participe elle aussi de cet entretien. Dans le Finistère, certaines landes qui sont pâturées et fauchées par des agriculteurs sont donc admises à concourir. Il faut néanmoins éviter le surpâturage ou le pâturage aux mauvaises périodes (quand le sol est encore trop humide et pas assez porteur) pour que l'essentiel de la végétation de prairie soit préservé.  

L'écosystème de la prairie 

Les plantes caractéristiques de la prairie sont surtout des graminées et des fleurs, Astéracées notamment mais aussi des légumineuses (trèfles). Sur une prairie bien entretenue, on peut trouver une cinquantaine d'espèces différentes de fleurs, d'herbes attractives pour la faune. La prairie est souvent en Finistère un milieu humide, particulièrement l'hiver, ce qui attire encore un autre type de faune. En outre, elle est fréquemment cernée de haies, avec quelques arbres qui ajoutent des micro-milieux pour héberger les insectes, arthropodes, etc. Puisque l'humain intervient (avec le bétail) c'est un écosystème qui n'est que semi-naturel. 

Les intérêts écologiques de la prairie 

Outre qu'elle offre un fourrage apprécié par les animaux (qui évite à l'éleveur de fournir des compléments alimentaires), la prairie est aussi un milieu précieux pour d'autres raisons : elle joue le rôle de puits de carbone — plus que les forêts — en accueillant dans son sol les végétaux morts qui s'y décomposent lentement, elle compense ainsi en grande partie les 5% d’émission de gaz à effet de serre émis par les ruminants (sous forme de méthane). Les multiples végétaux de la prairie abritent une foule d'insectes qui attirent leurs prédateurs comme les amphibiens ou les hirondelles ; animaux qui apprécient aussi le fait que la prairie ne reçoive pas d'insecticides. La biodiversité est gagnante, les cultures voisines aussi, comme les vergers qui ont besoin d'insectes pollinisateurs. La prairie (avec ses haies) joue également un rôle tampon dans le ruissellement des eaux de surface en absorbant une partie de celles-ci, ce qui limite à la fois l'érosion, mais réduit aussi la pollution aquatique, par filtration.