Nos déchets et le climat en presqu'île de Crozon et Aulne maritime
Publié le 03/10/2024Les citoyennes et citoyens du climat de la presqu'île de Crozon et de l'Aulne maritime s'informent, échangent et agissent pour faire avancer la transition écologique localement. Dans cette émission, on se penche sur nos déchets, leur lien avec le climat, leur production, leur traitement.
Le site internet des Citoyennes et citoyens du climat de presqu'île de Crozon et Aulne maritime
Animé par l'association Energ'ence, le collectif ouvert des citoyennes et citoyens du climat rassemble des personnes de la Communauté de communes de la presqu'île de Crozon et de l'Aulne maritime qui souhaitent agir concrètement.
Quels sont les liens entre le climat et les déchets ? Ils sont nombreux : l'incinération des déchets émet des gaz à effet de serre qui réchauffent la planète. Leur collecte et leur transport en cours de traitement génère d'autres émissions carbone. Le non-réemploi ou la non-réutilisation de nombreux objets ou matériaux nous contraint à extraire toujours plus de matières premières et à dévorer de l'énergie pour fabriquer de nouveaux produits. Les emballages plastiques sont toujours à base de pétrole ; ceux en carton ou en bois à base d'arbres qui, s'ils étaient restés plantés, capteraient du CO2.
D'un point de vue financier, nos poubelles nous coûtent bien cher. Les déchets mobilisent plus de 8 millions d'€ du budget de la Communauté de communes de la presqu'île de Crozon - Aulne maritime. Le coût annuel par habitant et par an est de 175 euros.
Pas des biodéchets, des ressources
4500 tonnes de déchets verts, ce sont 13 piscines olympiques remplies chaque année de feuilles, épluchures, tontes de gazon, tailles de haies ! C'est ce qui est traité par les services de la Communauté de communes de la presqu'île de Crozon - Aulne maritime ; si le volume est si imposant, c'est parce que les jardins sont nombreux sur le territoire. Or, justement, les végétaux venus du jardin ne devraient jamais le quitter en remorque ou en camion de collecte, ils devraient être broyés (avec une simple tondeuse pour les petites branches) sur place et étalés en paillis sur les parterres de fleurs ou les potagers.
Les collectivités sont désormais obligées de proposer les solutions de tri à la source des déchets biodégradables, végétaux pour l'essentiel. Vous pouvez donc vous procurer un composteur auprès des services de la CCPCAM. Quand on vit en appartement et qu'on n'a pas de jardin, la solution du bokashi ou celle du lombricomposteur est plus adaptée ; sans oublier les composteurs de quartier, qui doivent cependant être bien entretenus. De nouveaux services privés liés au traitement des biodéchets vont sans doute apparaître, notamment pour les restaurants.
Qu'il soit liquide ou solide, le compost est un fertilisant très efficace pour les jardins, voire les exploitations agricoles. Tout comme les biodéchets... humains ; des systèmes de collecte de l'urine humaine, stérile et riche en azote, commencent à voir le jour.
Une consommation plus sobre pour réduire ses déchets à la source
Le meilleur déchet étant celui qui n'existe pas, la prévention passe par l'incitation à de nouveaux modes de consommation : l'achat en vrac, en épicerie spécialisée ou en grande surface devient possible presque partout. On peut amener ses propres contenants propres en supermarché pour acheter son fromage ou sa charcuterie à la coupe, c'est une obligation légale pour les commerces.
Les vêtements de mauvaise qualité vendus à très bas prix finissent trop vite en déchets, qui sont en outre envoyés très loin de nous (en Afrique notamment). Résister à la "fast fashion", acheter des vêtements de qualité (moins nombreux), ou acheter des habits d'occasion, de préférence à des associations solidaires (Secours populaire de Crozon) participe à la réduction des déchets textiles. Les vêtements, comme d'autres objets (électroménager, chaussures, vélos, couteaux et ciseaux), peuvent d'ailleurs être réparés par des professionnels (les Répar'actrices et Répa'racteurs) avec une aide financière à la clé.
Le réemploi ou la réutilisation avant tout
Les matériaux du bâtiment pourraient être davantage récupérés et réemployés, comme commencent à le faire de toutes nouvelles associations : La réserve des matériaux à Brest et la Recup qui cherche à s'installer au centre du Finistère. L'idéal est que le circuit reste court, car, contrairement à ce qu'on imagine souvent, ce n'est pas parce que certains déchets sont collectés pour recyclage (la majorité de nos déchets dans la Communauté de communes) qu'ils seront ensuite réellement valorisés et transformés. Beaucoup de plastiques finissent en réalité incinérés, même quand ils sont passés par nos bacs jaunes. Le verre, qui se recycle à l'infini, nécessite beaucoup d'énergie s'il est refondu. Il vaut mieux réemployer les bouteilles en passant par la consigne, laquelle va être testée dans notre Région.
Enfin, les recycleries, ressourceries, braderies et autres vide-greniers sont de bonnes occasions de donner une seconde vie aux objets dont on ne se sert plus. La CCPCAM a justement un projet de ressourcerie en cours de réalisation.