Développement économique et climat en presqu'île de Crozon et Aulne maritime
Publié le 27/06/2024Les citoyennes et citoyens du climat de la presqu'île de Crozon et de l'Aulne maritime s'informent, échangent et agissent pour faire avancer la transition écologique localement. Dans cette émission, on se demande comment concilier développement économique et lutte contre le dérèglement climatique.
Le site internet des Citoyennes et citoyens du climat de presqu'île de Crozon et Aulne maritime
Animé par l'association Energ'ence, le collectif ouvert des citoyennes et citoyens du climat rassemble des personnes de la Communauté de communes de la presqu'île de Crozon et de l'Aulne maritime qui souhaitent agir concrètement.
L'économie, c'est vaste ; le sujet a concerné de près ou de loin toutes les émissions que nous avons réalisées cette saison sur les mobilités, l'eau et l'assainissement, l'énergie, l'alimentation.
Le portrait économique de la presqu'île de Crozon - Aulne maritime est tout en contrastes : d'emblée, il faut souligner la différence marquée d'accessibilité entre l'est (Pont-de-Buis, Le Faou, Rosnoën) où la proximité de la voie express permet de développement d'industries (Livbag, Nobesport, Novatech à Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h) et élargit le bassin d'emploi vers Brest et Quimper, et l'ouest (la presqu'île) où l'enclavement limite la diversification des emplois qui dépendent majoritairement de l'État (armée et éducation).
Un équilibre touristique à trouver
La presqu'île de Crozon - Aulne maritime est un territoire qui dispose d'atouts très nets : son cadre de vie, son littoral, son climat... autant de facteurs qui attirent une population touristique, ou permanente... mais ce qui relève de l'atout peut aussi devenir un handicap à l'ère du changement climatique et de la perte massive de biodiversité. Le tourisme est un facteur de développement économique, mais la surfréquentation entraîne divers inconvénients qui freinent un développement économique durable : impacts sur les milieux naturels, tensions sur les ressources en eau ou les infrastructures (assainissement, déchets) en haute saison, prédominance des hébergements de tourisme au détriment des logements destinés à une population active résidente, renchérissement du coût du foncier qui s'accompagne d'un vieillissement de la population (les familles n'ont plus les moyens de s'installer, les écoles perdent des effectifs d'élèves).
Le secteur primaire : une agriculture confortée par le nouvel abattoir
Si l'agriculture est un secteur fragile, en particulier en presqu'île de Crozon, l'implantation du nouvel abattoir du Faou s'annonce comme une très bonne nouvelle pour encourager l'élevage de proximité, indispensable pour la fertilisation des cultures bio (le maraîchage progresse sur le territoire). Le nouvel équipement sera en outre doté d'un atelier de transformation, ce qui permettra aussi de renforcer les circuits courts. Des magasins de producteurs ou distributeurs automatiques de paniers comme à Telgruc-sur-Mer et Tal-ar-Groas vont aussi dans ce sens.
Des pistes pour une économie locale adaptée au contexte climatique
Les associations nombreuses et dynamiques assurent notamment une mission sociale très importante et méritent d'être soutenues. Qu'il s'agisse d'aide à domicile et de santé (la Balise, Veille en presqu'île, La Soupape, ADMR...) ou d'action culturelle et d'accompagnement des jeunes (Ulamir), beaucoup de leurs interventions pallient la raréfaction des services publics. Ces structures s'adaptent et créent des emplois irremplaçables et non délocalisables. Leur appartenance à l'économie sociale et solidaire, leur inventivité les poussent souvent aussi à la sobriété énergétique et dans l'usage des ressources.
On peut d'ailleurs s'appuyer sur le tissu associatif pour développer l'économie circulaire : récupération (de bouteilles ou contenants en verre par exemple), réparation (repair' cafés), réemploi (recyclerie)... autant d'activités qui peuvent également créer des liens sociaux précieux, au-delà de leur intérêt économique et écologique.