Comment les scientifiques étudient l'immensité de l'océan
Publié le 07/11/2024L'océan est à la fois un moteur essentiel du climat et un habitat pour de très nombreuses espèces animales et végétales. Il est donc crucial pour notre humanité qui cherche à le connaître pour le préserver. Le problème, c'est son immensité. Comment les scientifiques procèdent-ils pour recueillir et traiter leurs données ? Réponse à l'IUEM - Institut universitaire européen de la mer - à l'occasion de l'université d'été Mer et éducation 2024.
Le réseau des flotteurs Argo
Nicolas Kolodziejczyk physicien et océanographe de l’Université de Bretagne occidentale au Lops Laboratoire d'Océanographie Physique et Spatiale de Plouzané nous présente le programme Argo : les flotteurs qui sillonnent l'océan global depuis une vingtaine d'années et récoltent les données importantes qui sont transmises par satellite comme la température de l'eau et sa salinité. Pour compléter ces données, obtenir des échantillonnages plus précis et atteindre des zones d'intérêt scientifique inaccessibles, quelques bateaux (6 ou 7) sont aussi équipés de capteurs et leurs capitaines travaillent avec les scientifiques.
Les bateaux et les animaux marins munis de capteurs
Outre les navires équipés et les instruments autonomes comme Argo, il existe d’autres moyens d’observer l’océan : des drones sous-marins (pilotables), des mouillages fixes... mais aussi les oiseaux, tortues et mammifères marins comme les dauphins. Ou les phoques qu'on peut munir de capteurs, comme le fait Victor Turpin, qui lui est ingénieur de recherche en océanographie ; coordonnateur technique de l’observatoire Oceanops (océans connectés). Cette structure dépend de l'organisation mondiale de la météo et de l'Unesco pour comprendre les interactions entre l'océan et le climat.
Un océan de données dans lequel il ne faut pas se noyer
Une fois collectées les observations, encore faut-il savoir les transformer en connaissance. Pauline Chauvet, également au Lops pour le CNRS, aide les scientifiques de l’Institut européen de la mer à traiter les données puisqu’elle est data scientist, un métier tout nouveau qu'elle conjugue pour sa part avec une formation de biologiste. Elle aide les chercheurs, mais aussi les techniciens, les étudiants ou le public des sciences participatives, à gérer leurs données, les classer, les nommer, les stocker et les préserver, et enfin les partager.