Nos choix alimentaires et leurs impacts dans le monde entier

Publié le 04/11/2024
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Association d'éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, le Cicodes à Quimper nous présente l'édition 2024 du festival Alimenterre en Finistère : 9 films documentaires récents accompagnés de débats autour de l'alimentation et ses enjeux, en particulier la démocratie alimentaire.

Le site internet du Cicodes 

Le site internet du festival Alimenterre

Cette année, le festival Alimenterre propose 9 films documentaires récents autour du thème de la démocratie alimentaire. Le Cicodes coordonne le festival en Finistère et, jusqu'à fin novembre 2024, une cinquantaine de projections suivies de débats sont proposés dans des établissements scolaires, et 16 pour le grand public. Les séances sont gratuites et sont l'occasion de comprendre la complexité des liens entre nos modes de production et de consommation alimentaires et d'autres questions : migrations, géopolitique, effondrement de la biodiversité, santé...

La souveraineté alimentaire défend le droit des peuples à une alimentation saine, respectueuse de l'environnement et des cultures locales. Le terme est en vogue, mais son usage souvent abusif. Quant à la démocratie alimentaire, thème du festival cette année, elle relève donc de la possibilité pour les populations de choisir les modes de production et le système agricole et alimentaire de leur territoire. Même en France, on peut se demander si la démocratie alimentaire est une réalité. Avons-nous vraiment démocratiquement choisi l'agriculture industrielle, en connaissance de cause, au vu de ses impacts sur notre santé et notre environnement, quand on connait le taux de suicide qui frappe la profession agricole* et les chiffres de l'aide alimentaire (7 millions de personnes) ? 

Banane esclavagiste en Équateur, surpêche en Atlantique et immigration sénégalaise

Les questions sont en fait multiples : comment faire en sorte que les prix soient justes pour tous et que les territoires profitent réellement de leur agriculture ? L'élevage est-il une solution pour préserver la diversité des écosystèmes ? À qui profite la modernisation de l'agriculture ? 

Par exemple, le film Les maux de notre alimentation évoque l'impact de la culture de la banane sur la vie des travailleurs d'Équateur, quasiment réduits à l'esclavage (à voir le 8 novembre 2024 à la ferme de la Cascade à Quimper à 16h), Razzia sur l'Atlantique montre comment la surpêche des navires-usines dans l'Atlantique appauvrit la population du Sénégal et l'encourage à migrer vers d'autres pays, dont ceux d'Europe (le 15 novembre 2024 à Morlaix). Le 19 novembre 2024 au Centre culturel Arthémuse à Briec, la projection de La théorie du boxeur qui enquête sur l'adaptation de l'agriculture française au changement climatique, sera l'occasion de revenir sur le collectage du patrimoine agricole mené à Briec ces dernières années (Briec, la vie à la ferme). Le 22 novembre 2024 au tiers-lieu Flux de Quimper, on pourra voir L'or bleu, l'or vert avec les associations Eau et rivières de Bretagne et Bassines non merci pour discuter ensuite de la gestion de l'eau. 

La chronique des livres pour comprendre le monde 

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Barbara Anguenot nous propose deux ouvrages qu'on peut emprunter à la bibliothèque du Cicodes : 

Tropiques toxiques, le scandale du chlordécone, un roman graphique de Jessica Oublié paru chez Steinkis
Le livre dépeint les conséquences de la culture intensive de la banane en Martinique et en Guadeloupe, et l'usage du chloredécone un insecticide qui est désormais interdit, mais cause des ravages sur la santé des populations locales. 

Tout ce qu'on voudrait faire plus tôt ! d'Anne-Gaëlle Morizur et Florence Dollé , chez Locus Solus
Pour s'autoriser les rêves les plus fous, sans attendre d'être grand ! 

*Selon la MSA dans son rapport “charges et produits 2024” : en 2020, les personnes inscrites au régime agricole de la sécurité sociale de 15 à 64 ans ont un risque de mortalité par suicide supérieur de 30,9 % à celui des assurés tous régimes. Cet excès de risque grimpe même à 77,3 % chez les non-salariés agricoles.