Un conférence d'Ell'en Cornouaille sur l'intelligence artificielle, l'emploi et les femmes

Publié le 27/05/2024
Albine Villeger, chargée de communication d' Ell’en Cornouaille, Karen Guillerm dirigeante de Breizh e-nov à Hanvec et Mikaël Cabon, co-créateur de la chaire dédiée à l'intelligence artificielle à l’école d’ingénieurs ISEN Brest

L’intelligence artificielle, du mode d’emploi à l’emploi modifié. C’est le thème de la conférence organisée par l’association Ell’en Cornouaille juste après son assemblée générale le 6 juin 2024 à Quimper. Si la question agite toutes les sphères professionnelles, elle soulève des enjeux spécifiques pour les femmes, des points de vigilance, mais aussi des occasions à saisir.

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Le sujet est arrivé en tête des souhaits des adhérentes du réseau Ell’en Cornouaille. C’est dire si les femmes de talent sont conscientes de l’importance du sujet de l’intelligence artificielle.

Il y avait déjà le « machine learning » ou le traitement de données massives par les calculs des algorithmes. Mais l’intelligence artificielle s’est davantage popularisée depuis qu’elle est « générative » autrement dit depuis qu’elle peut générer des images, des textes ou des sons à partir de ces données. Karen Guillerm utilise cette IA générative dans son travail pour la planification de sa communication via les réseaux sociaux. L’IA peut lui suggérer des sujets, proposer des contenus qu’elle valide ou corrige. Cela suppose aussi un gros travail en amont pour être le plus précis dans la commande faite à l’IA (le prompt : les instructions transmises à l’IA). Il faut ensuite veiller à ce que l’IA n’ « hallucine » pas (ne commette pas d’erreurs). On est encore loin d’un outil autonome et doté de sa propre créativité…

Rien à voir avec l’intelligence humaine

L’une des significations du terme « intelligence » en anglais, c'est le renseignement, l’information. Et c’est bien en ce sens qu’il faut comprendre l’intelligence artificielle. Il faut donc plutôt l’entendre comme un système d’information d’aide à la décision qui repose sur des données, un algorithme transmis aux humains via une interface : souvent un robot conversationnel. Même avec une voix de synthèse, il manquera à l’interaction humain/machine la dimension émotionnelle.

C’est en ce sens que les IA ne pourront pas remplacer les humains. En revanche, les humains qui méconnaitront l’IA risquent bien d’être remplacés par celles et ceux qui s’en seront emparés.

Dans notre quotidien, l’IA intervient depuis 70 ans sans qu’on s’en rende compte forcément. Pour assurer des tâches dangereuses et répétitives, sans se fatiguer et pour traiter une très grande masse de données, l’IA est un outil précieux ! Par exemple pour un diagnostic médical en analysant des radios ou des scanners, la puissance de calcul de l’IA permet de détecter une anomalie bien plus vite et plus précisément qu’un médecin humain.

Cependant, l’IA bouscule nombre de domaines, comme celui du droit de la propriété intellectuelle (l’IA générative s’approprie des œuvres ou des textes produits par des humains).

Des données et une programmation qui incluent les femmes

La qualité de l’IA dépend de deux facteurs : la qualité des données et la programmation des algorithmes. Du point de vue des données, il faut donc s’assurer qu’elles sont en nombre suffisant et qu’elles reflètent bien la diversité des réalités humaines, faute de quoi elles reproduisent les biais qui marquent déjà les rapports sociaux.

De même, la création des algorithmes est le fait d’humains qui sont eux-mêmes « biaisés », ne serait-ce que parce qu’ils sont majoritairement masculins, avec les valeurs et habitudes liées à leur genre. Voilà pourquoi il est crucial que les femmes s’emparent doublement du domaine de l'IA : comme usagères (elles sont déjà nombreuses et curieuses de l’IA) mais aussi comme conceptrices. Les données et les personnes qui programment doivent aussi être féminines pour apporter des réponses qui ne pénalisent pas les femmes.

L’éducation et l’orientation professionnelle des femmes vers les sciences est donc un des enjeux qui une nouvelle fois apparait crucial.

Cette conférence sera animée par Albine Villeger, chargée de communication du réseau Ell’en Cornouaille avec Karen Guillerm dirigeante de Breizh e-nov à Hanvec et Mikaël Cabon Directeur du département humanités, co-créateur de la chaire dédiée à l'intelligence artificielle à l’école d’ingénieurs ISEN Yncréa Ouest à Brest

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