Un jardin bio c'est beau !
Publié le 20/03/2025
Les conseils de la Maison de l'agriculture biologique pour jardiner avec la biodiversité et pour que les "déchets" de jardin deviennent des ressources.
Dans un contexte de reprise de la consommation de produits biologiques en France, parce que c'est aussi une question de santé, la Maison de l'agriculture biologique et le Groupement des agriculteurs bio du Finistère ont accueilli 120 personnes lors de l'assemblée générale de printemps 2025.
Les jardinières et jardiniers amateurs peuvent aussi adhérer à la Mab et bénéficier notamment des conseils de Charly Rio qui intervient auprès du public et des collectivités pour accompagner le jardinage biologique.
Patience du jardinier
Pour commencer, veillez à ne rien faire... et observer votre jardin ! Les gelées peuvent encore survenir, le froid empêcher la levée des plantes donc inutile de vous précipiter pour semer en extérieur ; petits pois, fèves, échalotes peuvent cependant être semés. Début avril, ce sera le moment des betteraves et épinards.
Vous pouvez découvrir le sol pour qu'il se réchauffe au soleil (quand il y en a). Il est aussi temps d'aérer le sol : avec un outil à dent, on perce et on tourne légèrement sans bêcher, ce qui nuirait aux vers de terres.
Vers de terre, coccinelles et hérissons
Les vers de terre sont indispensables pour permettre à l'eau et à l'air de pénétrer dans le sol et de favoriser sa vie, fertile ! Pour dévorer les pucerons, les coccinelles seront les bienvenues (un peu plus tard), ainsi que les syrphes (mouches qui ressemblent à des guêpes et volent sur place).
Pour privilégier ces insectes, il est important de ne pas tondre la totalité de sa pelouse et de laisser des coins "sauvages" où des fleurs émergeront, qui seront butinées par ces insectes (notamment les papillons) et oui, même les pissenlits dont le nectar est nourrissant pour les pollinisateurs.
De plus gros animaux peuvent rendre bien des services aux jardinières et jardiniers : le hérisson ressort peu à peu. C'est un bon mangeur de limaces, mais le mâle a besoin d'un vaste territoire — sans routes dangereuses — pour s'épanouir ; il faut aussi ménager des passages dans les clôtures et murets des jardins. Le hérisson est désormais une espèce menacée.
La nuit, on peut voir tritons, salamandres et crapauds, surtout si on dispose d'une petite mare ; elle doit être suffisamment profonde cependant pour que l'eau reste assez froide et que les larves de moustiques n'y pullulent pas. La chauve-souris sont de bons prédateurs de ces derniers ; on peut leur installer plusieurs nichoirs à différentes hauteurs (entre 2 et 4 m de hauteur) ou laisser du lierre sur les arbres, lequel ne nuit pas aux arbres et constitue un bon abri à biodiversité.
Quant aux "indésirables" du jardin, il faut composer avec leur présence. Certes, on enlève les plantes sauvages des carrés potagers et parterres de fleurs, mais inutile de les éradiquer ailleurs (ils favorisent aussi la biodiversité). On peut faire un faux semis : on met son sol à nu, on laisse émerger les herbes folles qu'on enlève (elles arrivent les premières) et la terre est ainsi prête pour les vrais semis. Pour la lutte contre les limaces aussi, il faut anticiper : laisser le sol à nu deux ou trois semaines avant de semer, pour que les œufs de limaces se dessèchent. Idem pour le piège à bière qu'il faut installer avant de passer aux semis !
Pas de déchets au jardin, mais des ressources
La tonte de pelouse est précieuse ; de toute façon les déchetteries la refusent de plus en plus. C'est une matière organique qui enrichira le sol et deviendra un engrais sous l'action des vers de terre. Elle aidera aussi la terre à conserver son humidité. On l'épand en fine couche de 2 à 3 cm, régulièrement. Ou bien, on la met au compost ou on la laisse sur place (c'est de l'herbicyclage).
Les petites tailles de haies peuvent aussi être répandues après broyage avec sa tondeuse.
Pour les coupes de haies plus épaisses, faites des haies sèches ! Plantez deux rangs de poteaux parallèles en quinconce et couchez vos branches coupées entre ces poteaux. Peu à peu, un joli muret végétal se constitue pour séparer des zones du jardin, cacher un bac à compost où des poubelles, voire devenir une clôture de votre parcelle (on en adapte la taille). Ce bois mort accumulé sera également très apprécié par les oiseaux, des insectes.