Jeux de société : le bonus des bienfaits, le malus de leurs auteurs

Publié le 20/02/2024
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Supplanté par l’arrivée du jeux vidéo dans les années 90, le jeux de société aurait pu disparaitre, mais il se modernise et  30 ans plus tard,  il est devenu un véritable phénomène socioculturelle. Vincent Malcoste, ludothècaire à l'Ulamir de Chateuneuf du Faou et Christophe Coat auteur de jeux, nous explique les bienfaits du jeu mais aussi que son essor cache des fondations fragilisées par une reconnaissance injuste et un statut insuffisamment protégé des créateurs et créatrices de jeux.

 

Repartir de zéro

Le jeu de société à beaucoup changé. les graphismes sont la première chose qui frappe le consommateur, aujourd'hui les sociétés d'édition font appel à les illustrateurs ou illustratrices de talent pour embellir la boite, les cartes et la notice quant aux auteurs et autrices, ils et elles ont réussi à se réapproprier les règles des jeux d'autrefois en y apportant de nouveaux mécanismes. Ainsi le jeux de société dit moderne, se décline en plusieurs genres et sous genres et s'adapte en fonction de vos compétences ou de vos instincts combatifs sans oublié d'être le plus  accessible et inclusif possible.

 

Les bonus du jeu

Jouer est aujourd'hui reconnu pour ces bienfaits. Pour les plus petits, il s'agit d'éveiller leurs sens avec les couleurs ou les formes, leurs dextérités sur des jeux d'adresses mais aussi pour qu'ils comprennent l'importance des règles dans notre société. Pour les adultes, l'intérêt réside dans la rupture avec nos vies parfois très chargées, en apportant de l'amusement mais aussi un travail différent de notre cerveau. Mais le grand intérêt est de faire du lien, que ce soit avec des inconnus dans des soirées jeux organisées dans le bar du coin ou même, réinstaurer le dialogue au sein d'une famille.

Une autre plus-value du jeu de société moderne est dans la part culturel qu'ils véhiculent. beaucoup de jeux de société modernes sont développés pour contribuer à l'effort d'un partage culturel. Il n'est pas rare de voir des jeux traiter de domaines scientifiques ( Terraforming Mars), de la biodiversité ( Aquarena ), retracer l'histoire du commerce de Toyko à l'éré Edo rien que ça ( Iki ), jusqu'à faire la démonstration que le jugement de la personne selon sa couleur de peau voue notre société à l'effondrement ( Red Rising ).

 

Les mauvaises règles ne font pas de bon jeux

Si le jeux de société a vendu 33 millions de boites l'an dernier pour un chiffre d'affaire avoisinant le demi milliard d'euro en France, et semble peser lourd dans l'industrie du jouet ( même s'il n'en est pas un!) le jeu de société à les talons fragiles car les auteurs ont du mal à obtenir une reconnaissance de leur travaux. L'autoédition, d'un jeu ou même d'un livre, est un véritable défi logistique et un énorme risque financier en soit, il reste donc la solution de passer par un éditeur, les closes contractuelles sont libres et les royalties ne représentent qu'un pourcentage infinitésimal du prix de vente ( quelques centimes pour une boite à 25 euros ). La concurrence reste féroce car il sort près de 1500 jeux par an juste en France et, tant qu'il sera difficile d'obtenir une rémunération fixée par une loi, très peu de personne arriveront à en vivre.