Un an dans la ruche avec BioDiversTissons

Publié le 15/02/2024
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Julie Rieunier gérante et animatrice environnementale à BioDiversTissons, est aussi une passionnée des abeilles. Elle partage avec nous une année d’observation au plus près d’une ruche. Dans cette série de 5 épisodes, elle nous fait part de ses observations qu'elle collecte depuis des années et nous livre tous les secrets que seule l'apicultrice connaît !

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1 : Tout démarre en automne...

En automne, les activités autour du rucher commencent à ralentir, la météo est changeante, le vent fort devient fréquent et les orages, qui ont tendance à rendre les abeilles agressives, font leurs apparitions et rendent toutes approches de l’apiculteur ou l’apicultrice un peu plus délicate. Ce sont les ondes électromagnétiques des orages, des téléphones portables mais aussi le simple fait de parler trop fort peut énerver les abeilles, mais, la plupart du temps, elles auront la délicatesse de vous prévenir. Mais quand il fait beau, on observe encore quelques aller et retour et un doux et léger bourdonnement se fait entendre.

Si pour la plupart des insectes l’automne signe la fin du cycle de vie, pour les abeilles, il s’agit plutôt d’un ralentissement et d’une transition entre l’activité estivale et l’hivernage de la colonie. Si les abeilles sortent moins en hiver, c’est principalement parce qu’elles ne sont pas capables de voler sous une température de 7°C qui paralyse les muscles. et la seconde est que l’automne marque le moment où elles préparent la colonie à l’hivernage.

Pour l’apiculteur ou l’apicultrice, la fin de l’été marque la fin de la saison apicole. La récolte d’été est passée et donc il prépare le rucher à une nouvelle saison qui s’achèvera mi août de l’année suivante. Son travail consiste à intervenir de manière raisonnée en enlevant les hausses, ce sont les parties hautes du rucher qui servent d’espace de stockage supplémentaire aux abeilles, afin de vérifier si les quantités de nourritures stockées par la colonie dans le corps de ruche sont suffisantes pour subvenir à ses besoins durant l’hiver jusqu’au printemps prochain. Julie nous explique que le rucher doit être adapté par l’apiculteur en fonction du nombre d’habitantes de la colonie.

L’automne marque la mise en hivernage des colonies et l’apiculteur doit être vigilant sur beaucoup de paramètres. Il faut impérativement qu’il adapte le volume de la ruche aux effectifs de la colonie. Pour cela, il doit retirer des cadres. Les conditions météorologiques changeantes de l’automne et du début d’hiver breton peuvent rendre cette opération difficile. Pendant l’automne et l’hiver d’ailleurs, l’apiculteur évalue la force des ruchers en pratiquant des pesées. Nous effectuons cette opération manuellement pour se rendre compte de l’état des réserves des colonies. Cela peut également être fait avec un peson.

Les abeilles ont pour impératif de maintenir une température constante de 37°C en été dans la ruche et plutôt autour de 30°C en période d’hivernage au centre de la grappe. Il est donc aisé de comprendre que les abeilles ont besoin de ressources immédiatement accessibles en hiver, d’où la formation d’une grappe directement sur les réserves. Pendant cette période, elles n’auront pas l’énergie sur l’ensemble des longs mois d’hiver pour atteindre les hausses. Sans gestion des abeilles, les réserves des hausses qui ne seraient pas enlevées par l’apiculteur se transformeraient en alcool et deviendraient donc impropre aux abeilles.

A l’automne, le rôle de l’apiculteur ou de l’apicultrice est aussi de prévenir contre les ennemis notamment du frelon asiatique, dont Julie dresse le portrait, mais aussi elle nous fait part d’un ennemi plus invisible : l’acarien asiatique, le varroa.

 

Chapitre 2 L'hiver: A peau froide, cœur chaud.

A l’intérieur de la ruche toutes les abeilles luttent pour la survie de la colonie, dehors le froid règne et il n’est plus question pour elles de sortir, et puis de toutes manière dehors il n’y a plus rien pour elles. Alors qu’en été, il est crucial pour la colonie de maintenir une température constante de 35-37°C au cœur de la ruche afin d’assurer une bonne évolution du couvain, en hiver, il n’y a plus de couvain, mais la température doit rester aux alentours de 30°C afin que la colonie survive à cette saison pour attaquer la suivante. 

Les abeilles sont des insectes à sang froid, elles ne possèdent pas de système de maintien de leur température corporelle comme les mammifères. Elles ne peuvent pas voler par temps de pluie et s’il fait moins de 10°C dehors, elles sont paralysées. Pour maintenir cette température, les abeilles s'agglutinent les unes aux autres et forment une sorte de grappe grosse comme un ballon de basket juste à côté des réserves qu’elles ont accumulées. Les abeilles ne sortent plus pour butiner mais, quand il y a des journées hivernales ensoleillées et clémentes, elles peuvent en profiter pour effectuer des vols de propretés soit pour faire leurs besoins ou pour nettoyer la ruche  en sortant par la planche d’envol, les cadavres des abeilles d’été qui ont fini leur cycle de vie par exemple. C’est pour cette raison que les abeilles sont des insectes qui hivernent, elles n’hibernent pas. Cela signifie qu’elles continuent de se mouvoir, de se nourrir et de vivre pendant l’hiver et ne sont pas en état léthargique. Leur rythme de vie et de développement est juste ralenti. Petite particularité, en hiver, il n’y a pas de mâles dans la ruche. Ils ont été expulsés de la ruche en automne et sont morts dans la nature car ils ne peuvent pas se nourrir seuls.

Pour l’apiculteur, l’hiver est la période la plus calme de son activité car il ne peut pas ouvrir les ruches au risque de casser la grappe. Cette période peut également être la plus incertaine s’il n’a pas bien préparer les colonies à l’hivernage en automne. En effet, la taille de la colonie en entrée d’hivernage détermine la puissance de la colonie à la sortie de l’hiver et sur l’ensemble de la saison apicole suivante (de mars à octobre de l’année suivante).La mise en hivernage se fait de fin septembre à début octobre en resserrant les cadres.

En hiver, l’apiculteur peut passer au rucher pour sous peser les ruches très délicatement pour estimer l’état des réserves et éventuellement aider les colonies les plus légères en les nourrissant. C’est aussi un moment d’observation de l’état des ruches et de l’isolation. Il fait l’inventaire et prépare son matériel pour la saison à venir. C’est aussi le moment pour déclarer ses ruches, et établir ses objectifs pour la prochaine saison.

 

Chapitre  3 Le printemps: la renaissance

Le printemps est une période de renouveau et de renaissance pour la nature, et les ruches ne font pas exception. C’est un moment crucial où l’apiculteur et les abeilles travaillent de concert pour assurer la prospérité de la colonie. 

 les abeilles sortent de leur léthargie hivernale. L’augmentation des températures et la floraison des premières plantes signalent le début d’une saison active pour la ruche1.

La première visite de l'apicultrice est essentielle pour évaluer la santé de la ruche. Elle vérifie l’état des réserves de nourriture, la présence de maladies, et la qualité de la ponte de la reine.

Les indicateurs de santé de la ruche sont nombreux : le  couvain est compact, les cadres sont lourds comme la présence de cire fraiche ainsi qu'une reine qui s'active dans la nouvelle génération d'abeilles

Cependant, les variations de température et les jours pluvieux du printemps peuvent affecter la disponibilité des ressources florales et la capacité des abeilles à butiner, dans ce cas les abeilles doivent aussi compter sur l'aide de l'apicultrice qui assure que la ruche a suffisamment de provisions pour soutenir l’augmentation du couvain et la reprise des activités de butinage.

L'apicultrice veille aussi aux premiers signes d'une activité importante de la colonie " l'essaimage !

 

 Chapitre 4  L’Abeille Reine : Un Règne Vital pour la Colonie

Dans le monde des abeilles, la reine occupe une place centrale. L’abeille reine, n’est pas seulement une figure de leadership, mais le cœur battant de la colonie, assurant sa survie et sa prospérité.

 Elle est la seule abeille de la ruche à être nourrie exclusivement de gelée royale, ce qui lui confère une longévité et une fécondité exceptionnelles. La reine peut vivre jusqu’à huit ans, une durée de vie bien supérieure à celle des ouvrières.

Elle se distingue aussi par sa taille plus grande, avec un corps pouvant atteindre 20 mm de longueur. Ses ailes ne couvrent pas entièrement son abdomen, et contrairement aux ouvrières, elle n’est pas équipée pour la récolte du pollen.

 La mission principale de la reine est de pondre des œufs. Au pic de la saison, elle peut pondre jusqu’à 3000 œufs par jour, assurant ainsi la pérennité de la colonie. Les œufs fécondés donneront naissance à des ouvrières ou à de futures reines, tandis que les œufs non fécondés deviendront des faux-bourdons.

 La reine exerce son influence à travers la sécrétion de phéromones, qui régulent le comportement des ouvrières et maintiennent l’ordre social au sein de la ruche. C’est grâce à ces signaux chimiques que la reine dirige ses sujets, sans jamais quitter la ruche.

 Après sa maturation, la reine entreprend le vol nuptial, un moment crucial où elle s’accouple avec plusieurs mâles, qui meurent peu après l’accouplement. Elle stocke le sperme collecté pour féconder les œufs tout au long de sa vie dans une spermathèque.

 Lorsque la reine vieillit et que sa fécondité décline, la colonie prépare sa succession. Une nouvelle reine est élevée, et la reine mère, ayant perdu son rôle, est souvent mise à l’écart ou remplacée.

 

Chapitre 5 l'été : chaud devant !

 Les abeilles ouvrières sont les pilotes de la ruche en été. Elles butinent, collectent le nectar et le pollen, s’occupent du couvain, produisent du miel, et assurent la défense de la ruche. Pour combattre la chaleur estivale, les abeilles ventilent la ruche en battant des ailes, créant ainsi un courant d’air qui refroidit l’intérieur de leur habitat mais parfois c'est insuffisant et la vigilance sur l'application d'une isolation de la toiture de la ruche par l'apicultriceD'ailleurs, elle joue un rôle de soutien en été, en s’assurant que la ruche a suffisamment d’espace pour le stockage du miel et en surveillant la santé de la colonie notamment sur la gestion des parasites et à la prévention des maladies.

Les abeilles utilisent leur langue en forme de tube pour aspirer le nectar des fleurs. De retour à la ruche, elles transfèrent le nectar aux abeilles de la maison qui le transforment en miel appellé : "La miellée d’été". C'est une période où les fleurs sont abondantes, fournissant beaucoup de nectar. C’est un moment crucial pour la production de miel.De son coté,  le travail de la reine est essentiellement de pondre.

Julie nous rappelle que comme tout être vivant, l'abeille à besoin de boire pour elle même, mais aussi c'est une ressource qu'elle dépose sur les mur de la ruche qui ventiler de leur ailes permet un rafraichissement de la ruche.

 

 

 

Tous les podcasts :

Ecoutez le chapitre 1 : Tout commence en automne

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Ecoutez le chapitre 2 : La ruche en hiver

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écoutez le chapitre 3 : Le printemps

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Ecoutez le chapitre 4 : la reine

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Ecoutez le chapitre 5 : La ruche en été

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