Des lavoirs et fontaines pleins de biodiversité

Publié le 26/09/2024
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L'association Bretagne vivante propose en téléchargement gratuit un guide de restauration et d'entretien du vaste patrimoine breton des lavoirs et fontaines. Il s'agit de veiller à ce que la valorisation du bâti préserve la riche biodiversité de ces très nombreux points d'eau. 

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Téléchargez gratuitement le guide de restauration écologique des lavoirs et fontaines de Bretagne

Il existe des milliers de fontaines, souvent accompagnées d'un lavoir en Bretagne. Certaines sont enfouies sous la végétation, d'autres sont des éléments du patrimoine vernaculaire que souhaitent valoriser les communes et les associations. 

Amphibiens, invertébrés et végétaux aquatiques colonisent les lavoirs

Cependant, ces points d'eau sont parfois devenus de vrais refuges pour la faune et la flore aquatiques. Grenouilles vertes en escales, Crapaud épineux, Alyte accoucheur ou Salamandre tachetée venus déposer leurs pontes, tritons qui hibernent au fond du lavoir...  Les amphibiens sont des usagers assidus des lavoirs et fontaines bretons. L'humidité les attire, mais aussi la végétation (lentilles d'eau et autres plantes d'eau douce) qui elle abrite une foule d'invertébrés dont se nourrissent les amphibiens : insectes, crustacés et larves (de libellules par exemple). 

Plusieurs associations - dont Bretagne vivante - réalisent des inventaires de cette population des lavoirs et constatent que la biodiversité de ces monuments du passé humain est très originale. 

Seulement, les associations de protection du patrimoine oublient parfois cet élément vivant au profit du seul élément bâti. Or, il est tout à fait possible de restaurer puis d'entretenir un lavoir tout en préservant sa faune et sa flore. 

Une rénovation précautionneuse des espèces vivantes du lavoir

La période de rénovation elle-même est importante. Mieux vaut privilégier l'automne et éviter absolument le printemps, période de reproduction des amphibiens. Quand il n'y a pas d'amphibiens installés (ces derniers sont protégés et leur milieu doit alors l'être aussi, ce qui suppose de ne pas y toucher), un lavoir ou une fontaine peut faire l'objet d'une rénovation. Le défrichement des environs doit être mené avec précautions pour ne pas bouleverser l'environnement immédiat (ombrage, lumière, haies ou buissons qui servent de refuges). En ce qui concerne l'édifice, avant la vidange, il faut bien sonder les sédiments du fond pour vérifier qu'ils ne sont pas habités. Il faut ensuite pêcher les invertébrés et les végétaux qui y sont présents et les préserver le temps des travaux. Il faut enfin veiller à utiliser des matériaux (ciments et enduits notamment) non toxiques. Désinfecter ses bottes est aussi un bon réflexe pour éviter de transmettre des virus ou bactéries pathogènes.

On peut même prévoir des dispositifs qui vont aider la faune, notamment les "rampes" pour aider les Salamandres tachetées, piètres nageuses, à sortir du lavoir ; une planche en bois ou un filet à pommes de terres pourra suffire. Si on veut accélérer la végétalisation de son lavoir, c'est faisable, en veillant à implanter des plantes autochtones (d'un plan d'eau sauvage voisin par exemple) et pas des espèces envahissantes. 

En termes d’entretien, on veille à intervenir hors période de reproduction et on observe toujours son lavoir avant d'intervenir, en douceur.