Deux ans de protection des landes et tourbières dans le parc d'Armorique

Publié le 06/02/2024
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Bilan à mi parcours du programme européen Life Landes porté par le Parc naturel régional d'Armorique : restauration, préservation, valorisation des landes et tourbières des monts d'Arrée, Menez Meur et le Menez Hom.

Le point sur le programme Life landes d'Armorique à mi parcours sur le site internet du PNRA

Réécoutez notre reportage dans les landes du PNRA pour Radio BOA

Photo de couverture : Landes préparées pour la fauche - crédit Laure Jardry, PNRA

Porté par le Parc naturel régional d'Armorique, le programme européen Life (L'instrument financier européen) est doté de 1,6 millions d'euros et court sur 4 ans. En ce début 2024, à mi parcours, le programme a bien avancé.

Des milieux naturels mais aussi humains

Son objectif était non seulement de préserver mais aussi de restaurer des espaces de landes et tourbières des monts d'Arrée, du Menez Meur et du Menez Hom. Au total, 10 000 hectares sont couverts par ces milieux qui ne sont pas totalement naturels... Certes, des espèces particulières s'y développent : bruyères, ajoncs, molinies pour les plantes, Buzzard cendré, Buzzard Saint-Martinet Courlis cendré pour les oiseaux mais aussi des amphibiens ou des reptiles. Cependant, ces zones rendent aussi de nombreux services aux humains : prévention des inondations par stockage de l'eau, préservation de la qualité des eaux par filtration, lutte contre le changement climatique par stockage du carbone, sans oublier l'aspect patrimonial et paysager. 

De fait, sans les humains, ces zones se referment rapidement : des arbres y poussent - bouleaux, saules - et les parcelles se transforment peu à peu en forêt, ce qui menace les espèces végétales et animales spécifiques des landes et tourbières. 

De l'avance dans le programme de restauration des landes d'Armorique

Les actions du programme sont variées : il peut s'agir d'acheter des parcelles de tourbières, d'arracher les résineux plantés dans les années 1970 et qui asphyxient la lande, ou bien de combler les drains (fossés) qui accélèrent le passage de l'eau et favorisent les inondations en aval tout en asséchant le milieu. Le PNRA avance bien puisque 198 ha de landes ont été restaurés sur les 200ha que prévoyait le programme. Une nouvelle enveloppe financière (340 000 €) va permettre d'avancer encore dans cette restauration. 

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Coupe de résineux pour restaurer une tourbière dans le cadre du LIFE - crédit photo Marielle Chaumien PNRA

Ensuite, il s'agit d'entretenir les landes et c'est là qu'intervient une autre intervention humaine, celle de l'agriculture via la fauche de landes et le pâturage par des espèces adaptées : vaches pie-noire ou nantaises, moutons landes de Bretagne, etc. Des conventions sont passés avec les agriculteurs qui s'engagent en échange de l'accès aux parcelles et de l'utilisation de la fauche de lande comme litière pour le bétail. Quand c'est nécessaire, le PNRA fait broyer la parcelle avant de la mettre à disposition de l'agriculteur (photo de couverture). Le pâturage et le piétinement des animaux peut permettre à des espèces comme la Drosera (plante carnivore) de se développer de nouveau. 

Quant au suivi des espèces (faunes et flores), il se fait tout au long du programme, avec de premiers résultats encourageants pour certaines (les buzzards) et encore mitigés pour d'autres comme le Courlis cendré dont le PNRA ne compte que 6 couples (contre 200 dans les années 1970).

Sensibiliser le grand public et limiter l'impact des activités de loisirs

L'action du Parc naturel régional d'Armorique passe aussi par la sensibilisation du public (une fête de la lande a lieu chaque année) et par la régulation des flux touristiques : les équipes du Parc travaillent avec les organisateurs d'événements sportifs et de loisirs (VTT, équitation, vol libre), des sentiers de randonnée "officieux" et des aires de stationnement "sauvages" vont être fermés, des panneaux d'explication apposés.