Rénover l'habitat breton pour l'adaptater au changement climatique

Publié le 11/03/2025
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Les Petits débrouillards Grand Ouest lancent un projet d'éducation et de formation autour de l'adaptation aux changements climatiques en Bretagne. Transistoc'h y participe à travers une série d'émissions radio. Dans cet épisode, on se penche sur l'adaptation de notre habitat au changement climatique, par la rénovation.

Le site internet des Petits débrouillards Grand Ouest

Écoutez la série radio sur l'adaptation au changement climatique 

L'habitat est un sujet extrêmement vaste. Ses liens avec le changement climatique sont connus. Le secteur du bâtiment, qui comprend les locaux du tertiaire et le logement résidentiel, est le troisième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES) en 2019 en France : il cumule 18 % des émissions nationales, en tenant compte de l'extraction et de la fabrication des matériaux, de l'énergie ou du traitement des déchets lors de la construction ou la déconstruction et du chauffage ou de l'électricité quand il est en usage. 

Mais dans l'autre sens, le changement climatique aura aussi un impact sur notre façon d'habiter. La hausse des températures entraînera davantage de canicules et d'épisodes de forte chaleur dont, même en Bretagne, nous devrons protéger nos logements. Le taux d'humidité de l'air augmentera, et avec lui les problèmes qui affectent nos maisons (moisissures, champignons, inconfort), sans parler des tempêtes qui seront plus nombreuses à frapper nos toitures... Au sol, on constate déjà des évolutions de stabilité des bâtiments liés à la rétractation du sol en période de sécheresse ou à l'inverse à son gonflement dû à la saturation en eau. 

Les erreurs de rénovation du logement : mal adaptations

Si les constructions neuves tiennent de plus en plus compte de ces changements et de leurs impacts, ce n'est pas encore le cas des rénovations de logements. Des mal adaptations sont légion. Installer une climatisation, c'est consommer encore de l'énergie et c'est envoyer sa chaleur au-dehors, potentiellement chez les voisins ! Alors qu'une pergola couverte de plantes pourrait jouer le rôle d'ombrière régulatrice de la chaleur du domicile en été et laisser passer la lumière l'hiver quand les plantes ont perdu leur feuillage. 

Un autre exemple de mal adaptation, c'est l'enduit ciment intérieur (qui se pratiquait beaucoup dans les années 1970-80 pour rendre les murs "étanches") et qui empêche les murs de "perspirer" donc d'évacuer l'humidité. Les moisissures vont alors se développer.

Le bâtiment, un écosystème - une rénovation à penser globalement

Certes, les fenêtres à double ou triple vitrage rendent votre logement plus étanche, mais si la ventilation devient insuffisante, l'humidité ambiante de votre logement s'accentuera. 

On peut aussi se poser la question de la qualité de son air intérieur, de l'impact des matériaux utilisés pour s'intéresser aux matériaux d'occasion, ou à ceux produits localement (des filières sont en cours de création en Bretagne), des matériaux auxquels on n'aurait pas forcément pensé : enduits chaux-chanvre, terre, paille pour isoler, etc. Les techniques d'utilisation de ces matériaux ont bien évolué et sont désormais très performantes. 

Il faut donc penser la rénovation de son logement de manière globale et bien avoir en tête qu'on ne rénove pas une maison des années 1920 comme un appartement des années 1970. Il faut alors envisager un "bouquet de travaux" ; on n'est pas obligé de tout faire d'un coup, mais il faut réaliser les phases de rénovation dans le bon ordre et en ayant perçu l'écosystème de son habitat dans son entier. 

D'abord, il est souhaitable de faire établir le diagnostic et les préconisations de rénovation par des spécialistes. L'association Approche éco-habitat propose des permanences de conseil gratuit dans toute la Bretagne, comme d'autres associations (Ener'gence, Tyneo, Tiez Breiz, Alecob) ; les professionnels du bâtiment qui y adhèrent peuvent aussi effectuer un diagnostic complet de votre logement sur place (prestation payante). Des professionnels du secteur privé proposent également ce type d'intervention. Ces spécialistes vous éviteront les erreurs grossières et les dépenses inutiles et vous indiqueront les phases de votre "bouquet de travaux", dans le bon ordre.  

Sensibiliser les spécialistes de la rénovation et le public

Restera ensuite à trouver les professionnels bien formés aux questions de bâti ancien ou d'utilisation de matériaux bio sourcés, non polluants et locaux. Des associations comme Approche éco-habitat travaillent à améliorer la formation et les échanges de pratiques des artisanes et artisans. 

Quant à l'association des Petits débrouillards, elle sensibilise dès le plus jeune âge à l'habitat bio climatique avec des jeux de plateaux, des expériences défis (Isole ta cannette) ou encore des mesures grandeur nature avec des outils de détection thermique par exemple. 

* source : portail notre environnement de l'État français