Adaptation au changement climatique à Quimperlé

Publié le 04/02/2025
Il n'y a pas d'image pour ce contenu

Les Petits débrouillards Bretagne lancent un projet d'éducation et de formation autour de l'adaptation aux changements climatiques. Transistoc'h y participe à travers une série d'émissions radio.  Dans cet épisode, on se penche sur les adaptations au changement climatique à Quimperlé où la rivière déborde régulièrement, mais où les services de la ville sont prêts à faire face.

Le site internet des Petits débrouillards Grand Ouest

Écoutez la série radio sur l'adaptation au changement climatique 

Si les effets du changement climatique semblent plus brutaux en Californie ou à Mayotte, ils concernent déjà aussi le Finistère. Les villes côtières font face à des épisodes de submersion marine ou d'érosion du trait de côte. L'élévation du niveau marin a même des répercussions plus à l'intérieur des terres, quand le fleuve qui baigne la ville est sensible aux marées. C'est le cas à Quimperlé où il arrive que les rivières débordent même quand il n'a pas plu, juste quand le coefficient de marée est élevé et quand le vent pousse les eaux. 

Être prêt pour ne pas avoir peur

L'association des Petits débrouillards à Lorient a bien conscience de ces impacts déjà présents et sensibilise le public à ces questions par les outils et animations qu'elle propose. Des jeunes en service civique avaient joué les ambassadrices et ambassadeurs de l'adaptation il y a quelques années. L'idée est bien d'"acculturer" ; de préparer les esprits aux conséquences du changement climatique pour éviter les angoisses et les traumatismes. Quand on est prêt, on n'a pas peur. Maud Gatel coordonne le contenu pédagogique proposé par l'association aussi bien aux enfants qu'aux élus ou agents des collectivités que l'association peut former. On peut ainsi comprendre le fonctionnement d'un bassin versant grâce à une maquette ou percevoir les liens entre réchauffement et santé, qualité de l'eau et biodiversité grâce à des jeux sérieux ou des expériences, les activités proposées par l'association concernent aussi bien l'échelle locale que les dynamiques internationales qui concernent le climat. 

Comment on s'adapte aux crues à Quimperlé

Maud est par ailleurs habitante de Quimperlé, ville dont les expériences passées servent à faire face aux futures crises climatiques. Olivier Caillibot est responsable prévention des risques majeurs de la commune. Ville de confluence de l'Ellé et de l'Isole qui donnent naissance à la Laïta, un fleuve connecté à la mer, Quimperlé a depuis des siècles connu des inondations. Des aménagements urbains du XVe siècle témoignaient des débordements et les rez-de-chaussée n'étaient pas habités. La deuxième plus grande crue connue dans la ville date d'août 1746. L'étroitesse de la vallée, la pluviosité importante sur les Montagnes noires d'où ruissellent les eaux entraînent des crues régulières et, du fait de l'urbanisation des rives, des inondations qui touchent les biens et les personnes. Ces dernières années, la ville a par ailleurs été victime de débordements liés à de forts coefficients de marée et à la hausse du niveau marin, auxquels la Laïta est sensible, même en dehors des périodes de forte pluie. 

Forte de ses expériences, l'équipe municipale a cependant mis en place un dispositif pour faire face aux crises (quelles qu'elles soient, inondations, tempêtes ou autres accidents industriels). En 2014, l'alerte aux populations a été revue : une plateforme numérique permet de cibler les alertes selon les zones de la ville qui sont concernées par les risques. L'organisation de la gestion de crise a aussi été revue : trois agents dédiés et une astreinte d'octobre à mars (ils sont joignables 24h/24 pendant cette période). Des tests sont menés chaque année pour vérifier l'outil numérique d'alerte et la réactivité des services.  Un PCC — Poste de commandement communal — a été créé et équipé pour pouvoir gérer toute crise, avec autonomie en énergie, documentation sur disques durs externes, appareils de communication multiopérateurs. 

Le service de prévention des risques tire aussi parti des échanges avec les usagers ; certaines personnes particulièrement informées et impliquées peuvent être ambassadrices auprès de leur voisinage. L'équipe municipale travaille aussi avec le syndicat de bassin versant, chargé du Papi (Programme d'action et prévention des inondations) qui permet le financement de matériels comme les batardeaux. D'autres programmes plus vastes à l'échelle du bassin peuvent être étudiés : reméandrage de rivière, barrages, etc. à condition que les coûts en soient inférieurs aux bénéfices.