Prévenir et faire face aux handicaps cognitifs
Publié le 05/12/2023Les handicaps cognitifs liés aux pathologies neuro-évolutives, en particulier la maladie d'Alzheimer font peur. Pourtant, il existe des moyens de prévention et même après le diagnostic, des solutions pour retarder les effets de ces handicaps. La psychomotricienne, Ève Parodi nous redonne espoir.
La maladie d'Alzheimer est la seconde pathologie que craignent les Français après les cancers. Et il est vrai qu'elle est entourée de toutes sortes d'images et de perspectives très négatives : pertes de mémoire et d'orientation, non reconnaissance de ses proches, démence et perte d'indépendance... Tout ceci est vrai, mais Ève Parodi tient à préciser que ces symptômes apparaissent tardivement, quand la maladie est installée depuis des années. Certes, d'autres maladies neuro-évolutives existent (démence fronto-temporale, démence sur Parkinson, etc.).
Différentes approches des pertes de cognition
Une pathologie, un handicap cognitifs peuvent être envisagés de manière très différentes. Quand on parle de handicap, on a tendance à imaginer le besoin de la personne et donc à aborder la question en termes de solutions. Quand on évoque une maladie, on raisonne en termes de pronostics, de soins mais aussi de traitement, ou plutôt d'absence de traitement en ce qui concerne Alzheimer. La psychomotricienne aura donc tendance à privilégier l'approche "handicap".
Le rôle crucial de la prévention et d'un diagnostic précoce
Ève Parodi insiste sur la prévention de ces maladies neuro-évolutives. De plus en plus étudiées, elles sont de mieux en mieux connues. Pour Alzheimer, on sait que se conjuguent des facteurs comme l'âge et l'hérédité contre lesquels on ne peut pas grand chose mais que d'autres facteurs interviennent dans le déclenchement plus ou moins précoce des symptômes et leur évolution. La plupart de ces facteurs sont relatifs à las santé cardio-vasculaire (hypertension, diabète, obésité). On peut donc les moduler par le biais de l'hygiène de vie : en veillant sur son alimentation, son sommeil, son activité physique et le degré de stress auquel on est exposé. La qualité de l'environnement intervient également et peut être - dans un certaine mesure - améliorée. Même si on craint le diagnostic, il peut être salvateur de l'obtenir très tôt pour pouvoir agir le plus possible sur l'évolution de la pathologie.
Aider oui, mais en faisant attention à soi
Du côté des proches, le diagnostic aussi peut tomber comme un coup de massue. Là encore, la psychomotricienne a des conseils à dispenser : se ménager avant tout et garder son énergie pour aider efficacement (donc se faire aider aussi et veiller sur soi-même), avoir recours aux outils numériques (horloges à affichage très lisible, visioconférence quand on est loin, avec de l'aide si besoin, applications mobiles d'exercice si la personne atteinte est habituée aux smartphone, etc.). Il est aussi très important de veiller à ce que la personne atteinte reste en lien en contact avec d'autres.