Les champignons bio (et compagnie) de Marion Garnier à Argol
Publié le 19/09/2024Après 15 ans dans l'animation, Marion Garnier a opté pour l'agriculture en 2020 et elle produit des champignons bio - shiitakes et pleurotes - à Argol.
Une émission mensuelle de Lem, la quotidienne, réalisée en partenariat avec le réseau Civam du Finistère
Après avoir été animatrice une quinzaine d'années, Marion Garnier a décidé de bifurquer vers l'agriculture en passant un Brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole en maraichage bio au centre de formation de Kerliver à Hanvec. Le Civam lui permet d'échanger avec d'autres productrices et producteurs du Finistère.
Les champignons ne sont ni des végétaux ni des animaux, "ils ne rentrent dans aucune case, un peu comme moi" sourit Marion. L' "amoureuse de la presqu'île de Crozon" s'est aussi dit que l'humidité du climat breton serait propice à l'épanouissement des champignons et comme les shiitakes devenaient tendance, elle s'est lancée.
Après avoir racheté un ancien poulailler de 1300 m² à Argol, elle a donc choisi de produire non seulement les shiitakés, mais aussi deux variétés de pleurotes, des gris et des jaunes. Comme les champignons absorbent les métaux et autres substances qui les entourent, la question de l'agriculture biologique s'imposait.
Les shiitakés et pleurotes, aliments et alicaments
Les champignons sont des aliments très intéressants, riches en protéines, minéraux et vitamines. Outre leur goût si spécifique, leur texture en bouche peut être appréciée : les pleurotes sont fermes, avec une mâche croquante même quand ils sont cuits.
Séchés et réduits en poudre, les shiitakés sont aussi consommés en alicaments (compléments alimentaires). Comme aliments, les shiitakés doivent impérativement être consommés cuits (10 minutes de cuisson minimum, à la poêle) ; ils sont alors débarrassés de la toxine qui les rend impropres à la consommation quand ils sont frais.
Marion envisage aussi de produire prochainement des Hydnes du hérisson qui sont aussi utilisés comme alicaments.
Entretenir le substrat et surtout... récolter !
Marion achète son substrat à une entreprise de Callac qui mêle paille (biologique), sciure de bois, son et graines de millet au mycélium, l'organe principal et souterrain des champignons (ce que nous consommons est juste l'organe reproducteur).
Ensuite, elle maintient ses blocs de substrat en conditions idéales, entre 12 et 25 degrés, sans aération pour le shiitaké et avec de l'air pour les pleurotes. L'entretien consiste à maintenir l'humidité si besoin, à veiller à ce que rien ne "pollue" les blocs de substrat.
En cinq jours environ, pieds et chapeaux surgissent du substrat et les champignons peuvent être récoltés rapidement. C'est la collecte qui constitue le gros du travail de Marion. On récolte tous les jours, on conditionne, on sèche le surplus (et on le transforme en poudre).
Quand le substrat a tout donné et que le mycélium est épuisé, il peut être utilisé comme amendement pour enrichir les sols des exploitations maraichères voisines.
Marion commercialise ses productions en vente directe sur les marchés de Crozon (vendredi et samedi matin) et de Run ar Puňs à Châteaulin (le mercredi de 16 h 30 à 19 h) dans quelques magasins vrac, magasins de producteurs et auprès des restaurateurs du territoire.
Autour du hangar des champignons, d'autres espaces extérieurs se développent dans la ferme de Marion Garnier. à Argol Des plantes aux senteurs étranges, des fraises, framboises, myrtilles, vont pousser dans un jardin olfactif et comestible accessible aux scolaires et à terme au grand public, avec possibilité d'effectuer soi-même sa cueillette et visite possible les champignonnières.