Vos carottes, avec ou sans pesticides ?
Publié le 24/08/2023Les affres des kilos superflus, ceux gagnés à coups de lasagne au cheval et autres délices hivernaux, oubliées, l’heure des regrets de nos bourrelets gâcheurs d’exhibition en maillot envolée, passons aux choses sérieuses. La rentrée, déjà, pointe le bout de son nez, avec son cortège habituel de mauvaises nouvelles : une floppée d’augmentations diverses qui, c’était promis, juré, craché par le gouvernement, ne devaient pas intervenir avant les calendes grecques, l’inflation se pavane dans une forme olympique, alors que la Seine, par contre, trop polluée, perturbe la préparation des jeux du même nom, ne parlons pas du prix des fournitures scolaires et de l’essence qui atteignent des sommets. Bref, c’est reparti pour un an de galère pour les plus modestes.
Malgré toutes ces déprimantes avanies, nous sommes contraints de nous nourrir, ne serait-ce que pour regagner les kilos perdus au printemps, si possible en évitant de nous empoisonner. Des solutions existent : éviter les plats industriels, acheter des produits bios, de saison, retourner aux mets cuisinés à la maison avec des ingrédients sains, protéger les enfants en imposant des normes draconiennes dans les cantines scolaires... Autrement dit des trucs d’Amish, d’écoterroristes, voire de fous furieux qu’il est urgent de dissoudre dans le glyphosate. Par contre, bien se nourrir a un coût, souvent rédhibitoire pour ceux qui subissent les mauvaises nouvelles évoquées plus haut.
Des solutions existent pourtant, et passent par des actions fortes en faveur de l’agriculture biologique, parent pauvre de la politique agricole néolibérale. Lorsqu’on ne réduit, pas purement et simplement, les aides ridicules dont elle bénéficiait, les fanatiques de la chimie s’acharnent à la déconsidérer par tous les moyens. L’industrie agroalimentaire, la FNSEA et les grandes centrales d’achat disposent de budgets faramineux, de lobbyistes introduits au sein des cabinets ministériels - certains sont ministres eux-mêmes -, ou font le siège des permanences d’élus nationaux ou locaux de tous bords, difficile de lutter dans ces conditions.
Pour nous remonter le moral, écoutons les propositions des militants du mieux-vivre, plus concernés par la préservation de leurs concitoyens que par leurs profits, inquiets de la tournure des événements climatiques et de la dégradation sanitaire (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires…) des populations, comme toujours, plus que les discours, ce sont les actes qui comptent. C’est le cas, en particulier, de notre invité d’aujourd’hui, un président, un vrai, mais oui, Pierrick de Ronne, président de Biocoop, une chaîne d’épiceries coopératives ayant toutes adhérées à un cahier des charges pointilleux sur l’ensemble des marchandises, tant alimentaires que dans d’autres domaines, qui y sont vendues.
Dans un essai, englobant une très grande partie des différents aspects des problèmes évoqués ci-dessus, Bien manger pour mieux vivre, Pierrick de Ronne expose, après un constat raisonné sans concession, quelques pistes afin de sortir de cette agriculture intensive qui détériore la planète et empoisonne l’humanité, cette économie prédatrice dominée par les industriels de la chimie, pour revenir à des pratiques plus saines, sans rêver, sans omettre de parler des multiples et complexes obstacles afin d’y parvenir.
Bonne écoute !
Le Livre
BIEN MANGER POUR MIEUX VIVRE - Pierrick de Ronne - Éditions de l’aube - collection Paroles d’acteurs
Manifeste pour un monde plus bio et plus juste
Préface de Guillaume Gomez
L’auteur
Pierrick De Ronne est président de Biocoop. Après des années dans la coopération internationale en Afrique, il a rejoint Biocoop en 2009 en tant que responsable du magasin d’Annonay en Ardèche, avant d’être élu à sa présidence en 2019.