À la rencontre des collectifs participatifs d'Amérique du Sud

Publié le 03/12/2024
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Après s'être formé aux outils de coopération et d'inclusion, Nicolas Le Lay part, en cette mi-décembre 2024, avec sa famille, en Amérique du Sud. L'idée est de rencontrer et de suivre quelques communautés qui fonctionnent de manière participative au Pérou, en Bolivie et en Colombie. 

Nicolas Le Lay travaillait dans l'événementiel. Il s'est frotté à des associations qui, malgré l'affichage "économie sociale et solidaire" fonctionnaient de façon très pyramidale avec une direction et une hiérarchie rigides, sans chercher à inclure toutes et tous les membres. Il s'est donc interrogé sur les méthodes et fonctionnements plus collaboratifs, plus horizontaux.

Devenir facilitateur pour aider les groupes à s'organiser 

Il a par exemple suivi un stage en immersion avec un groupe d'une dizaine de personnes, inconnues les unes des autres, qui ont dû apprendre à s'organiser. Nicolas a découvert que pour bien s'intégrer dans un groupe, il faut commencer par bien se connaître : identifier ses failles, ses limites et mettre en place des parades ou des dérivatifs pour que ces "défauts" n'aient pas trop d'impact sur le collectif. Ensuite, il faut que le groupe ait défini un contrat clair, transparent pour toutes les personnes qui le composent et qui doivent y adhérer explicitement. Ainsi, les personnalités toxiques, celles et ceux qui dérogent et sortent du contrat peuvent être placées devant le fait et le groupe peut légitimement les éloigner pour continuer à fonctionner paisiblement. 

Sortir d'un fonctionnement social en pyramide 

La cohabitation humaine et, a fortiori, l'inclusion de toutes les parties, ne vont pas de soi, surtout dans une société où le capitalisme est la norme et suppose un pilotage très descendant, des prises de décision réservées à une tête ou quelques cadres. Le système scolaire classique est lui-même pyramidal, avec un modèle magistral du professeur qui sait aux élèves qui reçoivent le savoir. 

Pourtant, le fonctionnement inclusif peut être fructueux. Primo, il permet à toutes et tous de ressentir la motivation de participer au projet collectif ; ce peut être intéressant même pour les entreprises qui s'interrogent de plus en plus sur l'implication de leur personnel. Secundo, les points de vue étant multiples, les idées n'en seront que plus nombreuses, les vigilances accrues aussi. Tertio, les compétences  - y compris cachées - des membres du collectif vont, elles aussi, se compléter ou s'associer davantage si tout le monde peut s'affirmer, gagner en autonomie. 

À l'ère de la "démocratie malade", de la "société fracturée", Nicolas estime qu'il est temps d'inciter les collectifs humains à changer leurs fonctionnements : gouvernance partagée, sociocratie... les méthodes et outils sont plus visibles ces dernières années, signe que la transition est lancée. La transition écologique nécessitera d'ailleurs de s'adapter et de tisser de nouveaux réseaux pour faire face aux changements climatiques et à tous les bouleversements profonds qui vont les accompagner. 

Carte postale sonore des collectifs inclusifs latino-américains

La compagne de Nicolas, Oriana est colombienne (elle est aussi écologue). Leur fille Ana a la double nationalité mais ne connaît pour l'instant que le versant breton de sa double culture. L'idée d'un périple familial à la découverte des racines latino-américaines de la petite fille s'est donc doublée d'un projet de "voyage d'étude" pour Nicolas. Il va donc parfaire sa formation de "facilitateur" en se plongeant dans le terrain. Il a repéré une dizaine de collectifs inclusifs variés au Pérou, en Bolivie et Colombie, chez lesquels la petite famille passera 3 à 5 jours. Une carte postale sonore sera réalisée à chaque escale. Rendez-vous au printemps sur nos ondes pour les découvrir !  

Des idées à adapter ensuite (joyeusement) à Plougastel-Daoulas

Quand le voyage sera terminé, Nicolas aura sans doute fait le plein d'inspirations pour organiser un collectif à Plougastel-Daoulas où il vit : rassembler des citoyennes et citoyens qui veulent entrer concrètement en transition, et dans la joie !